Le droit de ne pas tuer

Publié le par pierre eric

 

Le respect de la vie, sous toutes ses formes, constitue la base philosophique du végétarisme : il s’agit d’éviter toute violence à l’égard des êtres vivants, qu’ils soient du genre humain ou animal. Le végétarisme constitue ainsi la mise en œuvre d’un droit fondamental : le droit de ne pas tuer.

L’un des principaux commandements bibliques n’est-il pas : « tu ne tueras point » ? Les éminences grises de l’Eglise catholique ont détourné ce commandement divin en l’appliquant aux seuls êtres humains pour légitimer leur carnivorisme . 

Dans le présent numéro, notre article consacré à l’évangile essénien souligne que Jésus lui-même lui donne une interprétation beaucoup plus large et sans équivoque : « Un autre dit encore : Moïse (...) permit à nos pères de manger de la viande des animaux purs et il interdit seulement la viande des animaux impurs. Pourquoi donc, nous interdis-tu l’usage de la chair de toutes les bêtes ?

Jésus répondit : (...) Dieu a donné ce commandement à vos pères : « Tu ne tueras point », Cependant leur cœur était endurci et ils tuèrent. Alors pour qu’ils ne tuent au moins pas les hommes, Moîse leur permit de mettre à mort des animaux. Mais le cœur de vos pères s’endurcit encore plus et ils tuèrent indifféremment hommes et bêtes. Quant à moi, je vous dis : " Ne tuez ni homme, ni bêtes"

 

Le végétarisme est bien plus qu’un régime alimentaire parmi d’autres. C’est une philosophie de vie à part entière dont le respect et la non-violence sont les bases.

 

Ce droit de ne pas tuer peut s’exprimer, outre la non consommation de viande, de différents manières :

-dans le refus de porter les armes (objection de conscience) ou d’en faire commerce

-dans le refus d’acheter ou d’utiliser des produits testés sur les animaux.

-dans le refus d’activités de loisirs inutilement cruelles : chasse, pêche, corrida,...

-dans la consommation de produits bio (refus des pesticides et insecticides qui tuent indistinctement bons et mauvais insectes ainsi que les oiseaux qui s’en nourrissent, et in fine, l’homme lui-même)

-dans le placement d’argent auprès d’une banque éthique

 

Mais la société actuelle respecte-t-elle ce droit légitime ?

-         en Suisse, pays « civilisé » l’objection de conscience est un délit passible de peines de prison ; en Belgique, le service civil était jusqu’il y a peu pénalisé (durée double de celle du service militaire)

-         - combien de produits médicamenteux, cosmétiques ou autres produits chimiques mentionnent –ils les tests cruels sur les animaux dont ils ont fait l’objet ?

-         combien de banques investissent-elles notre argent dans la vente d’armes ou autres activités à éthique douteuse ?

 

Les pressions sociales, la force de l’habitude et la peur de se démarquer de l’écrasante majorité carnivore constituent souvent les obstacles les plus difficiles à franchir pour le candidat végétarien. On mange de la viande pour faire comme les autres ou parce qu’on a toujours fait comme ça...Marcher hors des sentiers battus de la « boucherie ordinaire », n’est ce pas faire preuve de cette ouverture d’esprit et de cette compassion qui font la grandeur d’âme ?

 

Les végétaliens vont encore plus loin dans le raisonnement en refusant toute exploitation de l’animal : domestique, élévage,...dont les effets pervers sont bien connus : privation de liberté, abandons, mauvais traitements, abattage des animaux « improductifs » ou trop âgés, impact écologique très lourd... Le droit de ne pas tuer se complète alors du « droit de laisser vivre » : laisser vivre en liberté toute créature vivante. Après la vie, la liberté n’est-elle pas le bien le plus précieux de tout être sur cette terre ?

 

Marcel Frerotte, végétarien

 

Source : Revue végétarienne belge francophone n°51    

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A
Merci pour la formulation :<br /> "revendiquons le droit de ne pas tuer"... je n'avais pas pleinement réalisé, "vérouillé" sous cette facette.<br /> Au sujet de Jésus, <br /> je ne sais pas si JESUS HISTORIQUE (celui qui a vécu avant sa résurection) a dit cela, ni si le "Tu ne tueras point" rapporté par Moïse concernait même seulement tous les hommes,<br /> mais PEU IMPORTE POUR LE RESULTAT, car : <br /> 1- personnellement je crois que l'extension que nous en faisons maintenant a toujours été dans le plan de Dieu, au moins par progression logique, <br /> 2- même avec l'hypothèse que Jésus historique n'aurait pas dit ce que vous dites qu'il a dit, j'en suis personnellement venue PAR SON ESPRIT et par le libre développement, avec son aide, de la pratique de sa parole écrite dans une BIBLE DE BASE A DEVENIR VEGETALIENNE pour les raisons que vous rapportez qu'il aurait dites et que je suis venue, simple chrétienne de base, à formuler et oser vivre. <br /> Tout ça pour dire : ya de l'espoir, car si moi j'y suis parvenue, tous pourront y parvenir, par le même don (par définition gratuit et donc inconditionnel, qu'on le désire pour soi ou pour autrui).
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V
Oui, tous les textes et infos du Blog de Pierre Eric sont vraiment très riches d'inspiration et d'ouverture! Et celui-ci, rien que le titre "le droit de ne pas tuer" est admirable ! Nous devons revendiquer ce "droit de ne pas tuer", c'est légitime pour un être humain !! ça me donne envie de signer tous mes envois e-mails de cette façon, pour faire passer ce message très fort et... légitime, oui... je n'arrive pas à trouver d'autres mots... Bisous et chaleureuses amitiés à vous tous, les amis !
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J
Oui, c'est exact Zara, il est génial dans le choix de ses textes qui permettent une avancée dans la progression du végétarisme.<br /> <br /> Merci à Marcel Frerotte pour la qualité de son écrit.
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Z
tu n'as aucune idée comme les textes que tu mets sur ton blog, sont une source d'inspiration!et je t'en remercie vivment!!
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