Paul Watson

Publié le par pierre eric

ource et texte intégral : Site Cyberpresse (Québec)
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Samedi 19 avril 2008

 

Paul Watson, l'homme qui voulait être Neptune
Par Marc Allard, Le Soleil (Québec)

EXTRAIT :

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Admirateurs et ennemis
Pour son culot, Paul Watson a reçu le soutien d’une longue liste de vedettes internationales militant pour le droit des animaux, comme Mick Jagger, Pierce Brosnan, Sean Penn, Edward Norton, Orlando Bloom, Uma Thurman et, évidemment, Brigitte Bardot. Le dalaï-lama l’a même comparé à une divinité bouddhiste.

Mais Paul Watson est aussi détesté qu’il est adulé. Des autorités en Islande, au Danemark, au Japon, au Costa Rica et au Canada l’ont dénoncé. Greenpeace, dont il est un des cofondateurs, ne veut plus rien savoir de lui depuis qu’il a été mis dehors à la fin des années 70 parce qu’il était jugé trop agressif.

Paul Watson estime que son ONG est la seule à vraiment poser des gestes pour protéger la faune marine. Depuis 30 ans, il accuse les groupes environnementaux comme Greenpeace de faire de l’argent sur le dos des phoques parce qu’ils sont si mignons.

La chef du Parti vert du Canada, Elizabeth May, qui a démissionné du comité consultatif de la SSCS à cause des propos de son fondateur, estime malgré tout que Paul Watson est sincère lorsqu’il affirme se préoccuper moins de financement que du sort des animaux. L’ennui, c’est qu’en semant autant la controverse, «il crée des distractions qui empêchent de voir les vrais enjeux», ajoute celle qui le connaît depuis une vingtaine d’années.

Paul Watson, 57 ans, est un écologiste radical. Il croit que les êtres humains sont des parasites qui sont en train de tuer leur hôte, la planète. Il a déjà exigé des mesures draconiennes pour réduire la population mondiale sous le milliard et dit que le cancer est «un remède aux problèmes de la nature». Il a comparé l’extermination des baleines à l’Holocauste. D’un point de vue écologique, souligne-t-il, les vers de terre sont plus importants que les humains puisque les premiers peuvent se passer des seconds.

Comme tout son équipage — souvent des jeunes idéalistes qui ont la moitié de son âge —, Paul Watson est végétalien. Il est contre toute forme de chasse. «Les gens doivent comprendre que les animaux pensent, qu’ils ressentent comme nous, dit-il. On peut vivre dans un monde imaginaire où on prétend que ce sont des végétaux. Mais ils ne le sont pas.»

Paul Watson aime raconter qu’il est devenu un guerrier pour le droit des animaux avant la puberté. Il a grandi dans un village de pêcheurs au Nouveau-Brunswick. À l’âge de 10 ans, un oncle l’a amené à la chasse aux phoques, et il en a vu un se faire tuer. «Ç’a été une des choses les plus horribles que j’ai vues de ma vie, dit-il. Et je me suis dit qu’à l’avenir, je ferais tout en mon pouvoir pour mettre fin à cette chose. Ce n’est pas nécessaire, c’est barbare et à cause de ça, j’ai honte d’être Canadien.»

Naissance de Greenpeace

Au début des années 70, Paul Watson et une vingtaine d’environnementalistes ont fondé Greenpeace à Vancouver. Après une campagne très médiatisée contre des baleiniers russes au large de la Californie, Paul Watson a insisté pour que l’ONG sauve les phoques. Plusieurs membres se sont opposés, jugeant qu’il valait mieux se concentrer sur les baleines. En 1976 et 1977, Paul Watson a tout de même réussi à réunir des militants sur les banquises près de Terre-Neuve.

Lors du deuxième voyage, il s’était fâché contre un chasseur et avait jeté ses peaux et son gourdin dans l’eau. À la suite de cet incident, les membres de Greenpeace, une ONG pacifique, avaient décidé à l’unanimité de l’exclure. Paul Watson fondait ensuite la Sea Shepherd Conservation Society pour protéger les océans comme il l’entendait.

Trente et un ans plus tard, Paul Watson se félicite entre autres d’avoir sauvé des centaines de baleines, de dauphins et de requins et d’être à l’origine de la campagne qui a mené à la fin de la chasse aux bébés phoques, en 1983.

Paul Watson explique qu’un de ses principaux objectifs, cette année, était de filmer «le massacre des phoques» pour fournir des preuves aux Européens, qui songent à interdire les produits dérivés du phoque. Dans quelques années, croit-il, cette chasse sera révolue. «Les prix baissent, dit-il. L’industrie est en train de mourir.»

En attendant, ne comptez par sur lui pour tempérer ses propos. Ou s’excuser. «Je suis comme un acupuncteur. J’insère mon aiguille dans l’opinion publique et j’espère une réponse. Je brasse, je crée des controverses, j’essaie de faire réfléchir les gens sur ces enjeux. Et tu ne peux faire ça qu’avec du drame, du théâtre et en étant un fauteur de troubles!», s’esclaffe-t-il.

Publié dans Végétarisme

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